• 20.11.2020 20:00
Chapelle

Stream­ing à par­tir du 21/11

En raison du contexte actuel et des mesures prises par les autorités pour endiguer le virus, le festival Solid·Ars va exister sous une autre forme. Ars Musica ne courbe pas l’échine, reste solidaire, et diffusera en ligne – gratuitement – une vingtaine de concerts à huis-clos.


Programme:

Partie 1 - Trio O3

Lento Riflessivo - Tatsiana Zelianko , Création mondiale
Solano - Tonu Korvits
Vox baelaenae - George Crumb (1929)
Dedication, pour violoncelle et piano - Erkki-Sven Tüür
Cendres - Kaija Saariaho

Partie 2 - There is Ground under Ground

Régis Boulard, Louis Soler

> Regardez les concerts !


Partie 1 - Trio O3

C’est autour de l’étonnant Vox Balaenae de George Crumb que le Trio O3 s’est formé. Comme une évidence, les trois musiciennes ont défini leur univers propre, en esquissant leur projet fondateur : Échos de la Terre, en 2016, qui réunissait cinq compositeurs aux esthétiques et aux approches plurielles.
On y retrouvait déjà l’œuvre de Crumb, étonnante composition qui joue sur une extension de l’instrumentarium et demande aux interprètes de jouer le visage masqué !
Inspirée de la voix de la baleine, et plus particulièrement du chant de la baleine à bosse, la pièce combine différentes techniques compositionnelles comme chanter dans la flûte, équiper le piano de différents objets (lattes en verre, métal), désaccorder le violoncelle, etc.

Partie 2 - The is Ground under Ground

La musique de Régïs Boulard, batteur éclectique, pur gamin du rock’n’roll, et de Louis Soler, guitariste polymorphe biberonné au métal et au rap, trouve son unité et son harmonie dans leur amitié : « Nous travaillons ensemble depuis une douzaine d’années, et même si nos univers musicaux ne se ressemblent pas, nous cultivons une amitié complice et nous jouons sans limites et sans ego. » Leur projet There is ground under ground, raconte cette complicité humaine poussée dans les notes. Et quand la guitare de l’un se fait tendue, sèche et rapide, libre, la batterie de l’autre intervient, magistrale, lourde, pleine d’autorité. On ne devrait pas parler d’une musique avant de l’écouter. La qualifier avant de l’accueillir. Mais s’il fallait dire un mot ou deux sur les compositions de ces deux -là, il faudrait parler de leurs personnalités d’hommes, d’abord. Leur humour, capable de légèreté absolue, la manière dont la musique chez eux exprime ou résout des failles, des fragilités, autant qu’elle raconte de la force et recherche du sens. Il y a de la révolte, et sans doute de la douceur aussi. Puis vient le moment où l’homme s’efface devant l’instrument, et le mystère de l’art. Reste alors une œuvre, belle en soi, mélodique. Avec des rythmes inouïs qui ouvrent des espaces à l’imaginaire et aux émotions.

C’est voluptueux comme de l’esquisse, suffisamment abstrait pour donner de la liberté à l’imagination et que chacun y ait sa place.

Trio O3 :
Eugénie Defraigne, Léna Kollmeier, Lydie Thon­nard (flûte, vio­lon­celle, piano)
There is Ground under Ground :
Louis Sol­er, Régis Boulard, Régis Huby (bat­terie, gui­tare, vio­lon électronique)
Pho­to :
Lau­ra Gelfged, Jérôme Sevrette